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Dcrniers traViiux allcmands sur la legende du saint Graal. xli

(quoique, je I'avoue, rargumentation de M. Zimmcr me semble difficile a refuter), et sur leur provenance purement bretonne, j'accepte le reste du passage comme tout a fait con- forme aux resultats de mes propres recherches, Je me suis exprime d'une facon aussi decidee que le fait ici M. Zimmer sur les changements qu'a faits Chrestien a ses modeles (Grail, p. 146). Je continue a citer : « Dass weniger schopfer- ische Naturen als Chretien weniger selbststiindigmit dem Stoft verfahren ist natiirlich. Es ist daher nicht unmoglich, dass jiingere Dichter in manchen Abweichungen von Ch. die Er- ziihlungen der Bretonen treuer widerspiegeln als unsere al- teste Quelle fiir dieselben, Chretiens Epen ». On le voit, de meme qu'auparavant je n'ai eu qu'a citer M. Golther pour confondreM. Zimmer (j"«^ra, p. 192), icic'estM. Zimmer qui, d'une seule observation pleine de bon sens, demolit I'edifice si peniblement eleve par M. Golther. Je n'ai pas a exprimer mon accord avec M. Zimmer, je n'ai qu'a me feliciter de ce qu'il approuve les idees emises par moi il y a plus de trois ans et brievement retracees dans les pages precedentes.

On connait les premieres idees de M. Foerster sur les ro- mans Arthuriens ; elles sont exposees dans la preface de son Yvain. Ce recit, de meme que ses semblables, ne contient de celtique que la scene et les noms des personnages, le reste est I'invention de Chrestien, ou plutot le renouvellement heureux d'un sujet oriental connu depuis longtemps, celui de la Ma- trone d'Ephese. Le roman Arthurien est au point de vue des idees, des moeurs et des sentiments (« seinem geistigen Inhalt nach ») une creation fran^aise. Comme dans la tragedie clas- sique du xvii*^ siecle, c'est I'esprit francais qui s'exprime, quoi- qu'il revete une forme etrangere (Yvain, xxxi).

Pendant les trois ans qui separent I'Erec de I'Yvain, M. Foer- ster a frequente M. Zimmer ; celui-ci lui a ouvert les tresors de son erudition, et M. Foerster a du reconnaitre que ses pre- mieres opinions etaient trop absolues. Comme il le dit lui- meme, il a mis de I'eau dans son vin. Les amateurs du vin pur n'auront pas trop de reproche a lui taire. II reconnait qu'il a existe une epopee Arthurienne celtique, et il en voit les dernieres traces dans les romans en prose (il ne dit pas