The Works of the Rev. Jonathan Swift/Volume 12/From l'abbé des Fontaines to Jonathan Swift - 1


Á PARIS, LE 4 JUILLET, 1726.


J'AI l'honneur, monsieur, de vous envoyer la 2de édition de votre ouvrage, que j'ai traduit en François. Je vous aurois envoyé la première, si je n'avois pas été obligé, pour des raisons que je ne puis vous dire, d'insérer dans la préface un endroit, dont vous n'auriez pas eu lieu d'être content, ce que j'ai mis assurément malgré moi. Comme le livre s'est débité sans contradiction, ces raisons ne subsistent plus, et j'ai aussitôt supprimé cet endroit dans la 2de édition, comme vous verrez. J'ai aussi corrigé l'endroit de monsieur Carteret, sur lequel j'avois eu de faux mémoires. Vous trouverez, monsieur, en beaucoup d'endroits une traduction peu fidelle; mais tout ce qui plaît en Angleterre, n'a pas ici le même agrément; soit parce que les moeurs sont différentes, soit parce que les allusions et les allégories, qui sont sensibles dans un pays, ne le sont pas dans un autre; soit enfin parce que le goût des deux nations n'est pas le même. J'ai voulu donner aux François un livre, qui fut à leur usage: voila ce qui m'a rendu traducteur libre et peu fidelle. J'ai même pris la liberté d'ajouter, selon que votre imagination échauffoit la mienne. C'est à vous seul, monsieur, que je suis redevable de l'honneur, que me fait cette traduction, qui a été débitée ici avec une rapidité étonnante, et dont il y a déjà trois éditions. Je suis pénétré d'une si grande estime pour vous, et je vous suis si obligé, que si la suppression, que j'ai faite, ne vous satisfaisoit pas entièrement, je ferai volontiers encore d'avantage pour effacer jusqu'au souvenir de cet endroit de la préface: au surplus, je vous supplie, monsieur, de vouloir bien faire attention à la justice, que je vous ai rendûe dans la même préface.

On se flatte, monsieur, qu'on aura bientôt l'honneur de vous posséder ici. Tous vos amis vous attendent avec impatience.

On ne parle ici que de votre arrivée, et tout Paris souhaite de vous voir. Ne différez pas notre satisfaction: vous verrez un peuple, qui vous estime infiniment. En attendant je vous demande, monsieur, l'honneur de votre amitié, et vous prie d'etre persuadé, que personne ne vous honore plus que moi, et n'est avec plus de considération et d'estime, votre très humble, et très obeissant serviteur,

Mr. Arbuthnot a bien voulû se charger de vous faire tenir cette lettre avec l'exemplaire que j'ai l'honneur de vous envoyer.


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Original:

This work was published in 1801 and is anonymous or pseudonymous due to unknown authorship. It is in the public domain in the United States as well as countries and areas where the copyright terms of anonymous or pseudonymous works are 222 years or less since publication.

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Translation:

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