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Derniers travaux allemands sui la légende du saint Graal.
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aisément que celle de la «miss anglaise» traditionnelle, a été très choqué de la proéminence donnée à cet élément de la vie par les Irlandais; aussi s'est-il appliqué à épuiser la chronique scandaleuse de l'épopée gaélique à seule fin d'appuyer son dire «Die Frauengestalten in Heldensage und Legende (der Iren) tragen, mit wenigen Ausnahmen, einen gemeinen Charakter, wie es mir in der Art bei meinen Studien nirgends sonst begegnet ist». M. Zimmer se calomnie à plaisir, ses études n'ont pas été aussi bornées qu'il veut bien le dire. Aussi fautil croire que les réformes de l'empereur d'Allemagne ont eu un effet rétroactif et que la culture littéraire de l'éminent professeur de Greifswald s'est arrêtée dans les environs de Ross- bach, mettons à la Messiade de Klopstock. Autrement il ne lui aurait point échappé que l'on raconte des histoires peu édifiantes sur Aphrodite et sur Hélène, sur Danaé et sur Léda, sur Médée et sur Rhéa Silvia. Et s'il veut reHre Lokasena, il verra que la chronique scandaleuse de l'Olympe des Germains n'avait rien à envier à celle des Hellènes ou des Celtes. M. Zimmer n'a pas vu le point curieux et intéressant de la question féminine dans l'ancienne littérature gaélique. Je m'étais pourtant étendu assez longuement là-dessus dans le ch. IX de mon Grail. L'épopée héroïco-mythique irlandaise se joue dans un milieu social beaucoup plus primitif que l'épopée héroïque des Germains, à fortiori que l'épopée franco-germaine. Le niveau social est aussi archaïque que dans les plus anciens récits de la mythologie héllenique. Cela fait que l'héroïne irlandaise se distingue bien nettement de l'héroïne des récits épiques allemands ou français des viie-xiie siècles, et par cela même se recommandait aux hommes des xiie-xiiie siècles, époque où la condition de la femme, grâce à un ensemble de faits politiques sociaux et moraux, a subi une évolution trés marquée. Quant à la «Gemeinheit» (mot que je ne saurais rendre en français) spéciale de l'épopée irlandaise, il faut dire qu'ici, comme cela lui arrive ailleurs, M. Zimmer voit certains faits avec une telle intensité que sa vision en est troublée. Il y a des choses très naïves, très archaïques dans ces récits, mais on y trouve peu, si je ne me trompe, d'obscéne. M. Zimmer cite, il est vrai, l'anecdote bien connue du