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FROM SISMONDI'S "REPUBLIQUES ITALIENNES."

"En même temps que les Génois poursuivoient avec ardeur la guerre contre Pise, ils étoient déchirés eux-mêmes par une discorde civile. Les consuls de l'année 1169, pour rétablir la paix dans leur patrie, au milieu des factions sourdes à leur voix et plus puissantes qu'eux, furent obligés d'ourdir en quelque sorte une conspiration. Ils commençèrent par s'assurer secrètement des dispositions pacifiques de plusieurs des citoyens, qui cependant étoient entraînés dans les émeutes par leur parenté avec les chefs de faction; puis, se concertant avec le vénérable vieillard, Hugues, leur archevêque, ils firent, long-temps avant le lever du soleil, appeler au son des cloches les citoyens au parlement; ils se flattoient que la surprise et l'alarme de cette convocation inattendue, au milieu de l'obscurité de la nuit, rendroit l'assemblée et plus complète et plus docile. Les citoyens, en accourant au parlement général, virent, au milieu de la place publique, le vieil archevêque, entouré de son clergé en habit de cérémonies, et portant des torches allumées, tandis que les reliques de Saint Jean Baptiste, le protecteur le Gênes, étoient exposées devant lui, et que les citoyens les plus respectables portoient à leurs mains des croix suppliantes. Des que l'assemblée fut formée, le vieillard se leva, et de sa voix cassée il conjura les chefs de parti, au nom du Dieu de paix, au nom du salut de leurs ames, au nom de