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elles ont e*t transformers par 1'association. . . . L'association est, eUe ausst, un facteur actif qui produit des effets spciaux" (//</., p. 350).

Ainsi, je ne nie pas du tout que les natures individuelles soient les composantes du fait social. II s'agit de savoir si, en se composant pour donner naissance au fait social, elles ne se transforment pas par le fait mgme de leur combinaison. La synthese est-elle purement me"canique ou chimique ? Toute la question est la ; votre collaborates ne parait pas la soupponner.

Puisqu'aussi bien je suis amen a intervenir, je veux dire un mot d'une autre objection qu'il me fait a la suite de M. Bosco: "Si, me dit-on, vous ne trouvez pas de relation de'finie entre le suicide et les facteurs extra-sociaux, vous n'avez pas le droit d'en rien conclure ; car un m^me fait social peut Stre le produit de plusieurs causes." Rien de plus certain. Mais il reste ce fait que, quand je compare le suicide aux facteurs sociaux, je trouve des relations dfinies malgre* cette plu- ralit des causes ; que, quand je le compare aux facteurs cosmiques, ethniques etc., je ne trouve plus de ces rapports. D'ou il suit que si ces derniers facteurs agissent, leur effet est bien faible, puisqu'il dis- parait des re*sultats globaux ; mais que, au contraire, les causes sociales doivent tre bien puissantes pour affecter aussi manifestement les chiffres de la statistique. Or c'est tout ce que je voulais dire.

Je vous serais oblig de publier cette lettre dans votre prochain nume*ro, et je vous prie de recevoir, Monsieur et cher collegue, 1'expression de mes meilleurs et bien dvoue*s sentiments.

K.MILE DURKHEIM.

PROFESSEUR X L'UNIVERSITE DE BORDEAUX.