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The Literature of International Relations

la force, attendu que les intérêts particuliers y sont presque toujours opposés, Sans doute la paix perpétuelle est à présent un projet bien absurde; mais qu'on nous rende un Henri IV et un Sully, la paix perpétuelle redeviendra un projet raisonnable: ou plutôt admirons un si beau plan, mais consolonsnous de ne pas le voir exécuter; car cela ne peut se faire que par des moyens violents et redoutables à l'humanité.

'On ne voit point de ligues fédératives s'établir autrement que par des révolutions: et, sur ce principe, qui de nous oseroit dire si cette ligue européenne est a desirer ou à craindre? Elle feroit peut-être plus de mal tout d'un coup qu'elle n'en préviendroit pour des siècles,'[1]

In Émile Rousseau shows how, in fulfilling the plan of his Institutions politiques, he would have connected his study of the Social Contract with the study of Federation and of international relations.

'Après avoir ainsi considéré chaque espèce de société civile en elle-même, nous les comparerons pour en observer les divers rapports: les unes grandes, les autres petites; les unes fortes, les autres foibles: s'attaquant, s'offensant, s'entre-détruisant; et dans cette action et réaction continuelle, faisant plus de misérables, et coûtant la vie à plus d'hommes que s'ils avoient tous gardé leur premiére liberté. Nous examinerons si l'on n'en a pas fait trop ou trop peu dans l'institution sociale; si les individus soumis aux lois et aux hommes, tandis que les sociétés gardent entre elles l'indépendance de la nature, ne restent pas exposés aux maux des deux états, sans en avoir les avantages; et s'il ne vaudroit pas mieux qu'il n'y eût point de société civile au monde que d'y en avoir plusieurs. N'est-ce pas cet état mixte qui participe à tous les deux et n'assure ni l'un ni l'autre, per quem neutrum licet, nec tanquam in bello paratum esse, nec tanquam in pace securum? N'est-ce pas cette association partielle et imparfaite qui produit la tyrannie et la guerre? et la tyrannie et la guerre ne sont-elles pas les plus grands fléaux de l'humanité?

  1. Jugement sur la Paix perpétuelle—concluding words, Œuvres, iv, p. 288; Vaughan, i, p. 396.