Page:Folk-lore - A Quarterly Review. Volume 1, 1890.djvu/237

This page has been proofread, but needs to be validated.
How They Met Themselves.
231

rares intervalles, le bruit de la terrible marche continuait, tantôt plus faible, tantôt redoublant de précipitation et de violence. Enfin, au bout d’une longue demi-heure, elle sentit comme un souffle passer sur elle; après quoi tout rentra dans le silence. Le matin, à l’ouverture des portes de la ville, un messager vint lui annoncer la mort de son frère: l’agonie avait commencé un peu après minuit: elle avait duré une heure et demie environ et, dans la dernière periode, le mourant avait à maintes reprises et avec un air d’anxieuse insistance répété le nom de sa sœur.

J’ai déjà indiqué un trait caractéristique de ce réit: le fait que la personne était prévenue, pour ainsi dire préparée. La persistance de la manifestation en est un autre. Les phénomènes de ce genre peuvent se répéter; mais d’ordinaïre, ils durent peu. Quant aux apparitions proprement dites, elles sont toujours instantanées. Les autres circonstances rentrent dans le cadre commun, notamment l’immunité de l’enfant. Dans la piupart des cas où des fait de ce genre doivent s’être passés en présence de plusieurs personnes, ils n’ont eu qu’un seul témoin, et ce témoin est toujours un adulte; presque toujours, une femme.

Enfin voici une troisième croyance, bien moins répandue que les précédentes, auxquelles elle touche de très près, bien qu’elle en diffère beaucoup quant au fond. On admet que certaines personnes ont une privilège tout spécial pour voir ces apparitions in extremis. De ce nombre était une domestique originaire du Palatinat, du nom de Kätt, créature honnête et devouée, mais d’intelligence très bornée, au service d’une famille de Strasbourg maintenant éteinte. Quand, parmi les relations de la famille, il y avait quelqu’un de gravement malade, on envoyait demander à la vieille Kätt “si elle l’avait vu.” Répondait elle non? on gardait de l’espoir. Disait elle oui? on se préparait à une mort désormais inévitable. J’ai encore connu cette femme dans ma première enfance. Elle était alors extrémement vieille, presqu’aveugle, à moitié paralysée et à peu près idiote. Elle n’avait plus de visions. Ses maîtres