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Derniers travaux allemands sur la legende da mint GraaL xxxix

tonne) autre chose encore que la simple nomenclature de leurs personnages et I'emplacement de leurs recks. Je le crois aussi. M. Zimmer est plus precis que moi, il croit que les poetes francais ont connu une forme surtout, pour ne pas dire exclusivement, bretonne de cette tradition. Cela se pent, et i'avoue avoir ete tres impressionne par les arguments de M. Zimmer, mais quand meme cela serait, il ne serait pas necessaire de changer une seule ligne a mon ouvrage. Car, de I'aveu meme de M. Zimmer, il y a des rapports indeniables entre cette « kymrisch-bretonische sage » et la tradition gae- lique d'ou j'ai tire la plupart de mes exemples. M. Zimmer reconnait aussi qu'une epopee arthurienne a existe aux xi- xii"^ siecles, c'est-a-dire avant que les poetes francais eussent commence a ecrire. — Get aveu me suffirait, mais il va plus loin ; selon lui, cette epopee se composait dans une grande mesure des memes legendes historiques ou mythiques qui nous ont donne, sous une forme gaeHque, le cycle de Cuchu- lain et d'autres anciens recits epiques de Tlrlande. C'est parfaitement mon opinion, jamais je n'aipretendu autre chose, mais jamais je n'ai ose formuler cette opinion aussi nettement que le fait M. Zimmer. II proteste, il est vrai, contre I'idee que cette epopee fut purement celtique, « rein-keltisch ». Mais a qui en veut-il avec cette protestation ? A coup sur, ce ne peut etre a moi. Je serais fort embarrasse, comme le serait du reste M. Zimmer, de trouver quoi que ce soit de « rein- keltisches », et tous deux nous eprouverions un egal embarrasa deterrer quelque chose de purement teutonique ou purement hellenique. Ce serait meconnaitre les faits les plus elemen- taires du folk-lore compare, que de croire qu'aucune race ait jamais developpe une epopee mythique ou hero'ique qui lui fut absolument speciale. Mais je crois que chaque race arrange a sa flicon des elements qui sont communs a I'humanite, et je crois que Ton peut designer cet arrangement par le nom de la race. J'ai employe le mot « celtique » dans ce sens, en opposition a frangais ou allemand. Si Chrestien a pris un incident dans un conte ou dans un lai breton, pour moi, il puise a la tradition celtique, ce qu'il ne fait pas s'il le prend dans un conte de recente origine orientale, ou dans des tra-