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les Etudes cCancien Frangais. 367

individuel de chaque etudiant ne sont-elles pas ici la raison dominante? Quoi qu'il en soit, la lecture de ces dissertations, deja fatigante par la nature meme du sujet traits, devient tout-a-fait penible dans la forme qu'elles ont regue de leurs auteurs. Ce sont moins des etudes personnelles que des catalogues raisonnes, et Ton y explore vingt pages sans y decouvrir parfois une simple observation, attestant quelque finesse ou un jugement reflechi.

Nous nous bornerons a un ou deux exemples. M. Mentz, qui a etudie les songes avec un grand luxe de details et qui egare son sujet dans des subdivisions indefinies, a parfois d'etranges naivetes. A-t-il observe que les femmes ont des reves frequents dans I'epopee? II se hatera d'en conclure que cela tient au haut rang qu'elles occupent dans la societe du temps (p. 21) ; il ne s'est meme pas demande, au cours de recherches longues et intr^pides, si la nature plus impressionnable des femmes n'expliquait pas a suf- fisance cette particularite trop reelle dans la vie et, par ricochet, dans la litterature. Si Athalie fait un songe chez Racine, ce n'est apparemment pas parcequ'elle est reine et fille de roi ! M. Winter n'est pas plus heureux dans mainte interpretation des textes qu'il a conscien- cieusement rassembles. Apres avoir constate que les femmes restaient ordinairement^ pieds nus le matin chez elles, il remarque que dans Girard de Roiissillon la reine se rend a I'eglise non chaussee un jour de grande solennit^ ; mais il fallait donner la raison d'humilite chretienne, pour laquelle elle le fait, et ne pas mettre ensemble des temoignages aussi disparates. P. 39 de la meme dissertation nous nous heurtons a cette profonde reflexion, apostillee d'un texte: "Lorsqu'on s'etait echauffe, on s'cnveloppait d'un manteau pour ne pas prendre froid." Mieux vaut un simple catalogue qu'une glose aussi puerile !

Ce qui est plus grave encore, les erreurs de fait ne sont pas plus rares dans cette collection que les erreurs de gout.

^ II cite deux passages seulement (p. 13).