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limits of the province of government.
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departure from it, unless required by some great good, is a certain evil.

The degree in which the maxim, even in the cases to which it is most manifestly applicable, has heretofore been infringed by governments, future ages will probably have difficulty in crediting. Some idea may be formed of it from the description of M. Dunoyer[1] of the restraints imposed on the operations of manufacture under the old government of France, by the meddling and regulating spirit of legislation.

"La société exerçait sur la fabrication la juridiction la plus illimitée et la plus arbitraire: elle disposait sans scrupule des facultés des fabricants; elle décidait qui pourrait travailler, quelle chose on pourrait faire, quels matériaux on devrait employer, quels procédés il faudrait suivre, quelles formes on donnerait aux produits, etc. II ne suffisait pas de faire bien, de faire mieux, il fallait faire suivant les règles. Qui ne connaît ce règlement de 1670, qui préscrivait de saisir et de clouer au poteau, avec le nom des auteurs, les marchandises non conformes aux règles tracées, et qui, à la seconde récidive, voulait que les fabricants y fussent attachés eux-mêmes? Il ne's'agissait pas de consulter le goût des consommateurs, mais de se conformer aux volontés de la loi. Des légions d'inspecteurs, de commissaires, de contrôleurs, de jurés, de gardes, étaient chargés de les faire exécuter; on brisait les métiers, on brûlait les produits qui n'y étaient pas conformes: les améliorations étaient punies; on mettait les inventeurs à l'amende. On soumettait à des règles différentes la fabrication des objets destinés à la consommation intérieure et celle des produits destinés au commerce étranger. Un artisan n'était pas le maître de choisir le lieu de son établissemeut, ni de travailler en toute saison, ni de travailler pour tout le monde. Il existe un décret du 30 Mars 1700,

  1. De la Liberté du Travail, vol. ii. pp. 353–4.