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LA LÉGENDE DES SIÈCLES
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we receive but what we give,
And in our life alone doth nature live;

so far, at least, as her life concerns us, and is perceptible or appreciable by our spirit or our sense. A magnificent instance of purely dramatic vision, in which the lyric note is tempered to the circumstance of the speakers with a kind of triumphant submission and severe facility, is La Chanson des Doreurs de Proues. The poet's unequalled and unapproached variety in mastery of metre and majesty of colour and splendid simplicity of style, no less exact than sublime, and no less accurate than passionate, could hardly be better shown than by comparison of the opening verses with the stanza cited above.

Nous sommes les doreurs de proues.
Les vents, tournant comme des roues,
Sur la verte rondeur des eaux
Mêlent les lueurs et les ombres,
Et dans les plis des vagues sombres
Traînent les obliques vaisseaux.

La bourrasque décrit des courbes,
Les vents sont tortueux et fourbes,
L'archer noir souffle dans son cor,
Ces bruits s'ajoutent aux vertiges,
Et c'est nous qui dans ces prodiges
Faisons rôder des spectres d'or.

Car c'est un spectre que la proue.
Le flot l'étreint, l'air la secoue;
Fière, elle sort de nos bazars
Pour servir aux éclairs de cible,
Et pour être un regard terrible
Parmi les sinistres hasards.