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APPENDIX I.

précieux qui existent ? Quel homme, quel que soit l’éloignement que son père lui inspire par la violence, pourra s’empêcher d’y avoir recours et de nuire par là au gouvernement et au pays, si sa vie et son honneur sont mis en danger ? Si, au contraire, il jouit à cet égard d’une sécurité parfaite, il ne s’écartera pas des voies de la loyauté, et tous ses actes concourront au bien du gouvernement et de ses frères.

S’il y a absence de sécurité à l’égard de la fortune, tout le monde reste froid à la voix du prince et de la patrie ; personne ne s’occcupe du progrès de la fortune publique, absorbé que l’on est par ses propres inquiétudes. Si, au contraire, le citoyen possède avec confiance ses propriétés de toute nature, alors, plein d’ardeur pour ses affaires, dont il cherche à élargir le cercle, afin d’étendre celui de ses jouissances, il sent chaque jour redoubler en son cœur l’amour du prince et de la patrie, le dévouement à son pays. Ces sentiments deviennent en lui la source des actions les plus louables.

Quant à l’assiette régulière et fixe des impôts, il est très important de régler cette matière ; car l’État, pour la défense de son territoire, forcé à des dépenses di verses, ne peut se procurer l’argent nécessaire pour ses armées et autres services, que par les contributions levées sur ses sujets. Quoique, grâce à Dieu, ceux de notre empire soient, depuis quelque temps, délivrés du fléau des monopoles, regardés mal à propos autrefois comme une source de revenu, un usage funeste subsiste encore, quoiqu’il ne puisse avoir que des conséquences désastreuses ; c’est celui des concessions vénales, connues sous le nom d’iltizam. Dans ce système, l’administration civile et financière d’une locality est livrée à l’arbitraire d’un seul homme, c’est-à-dire, quelquefois à la main de fer des passions les plus violentes et les plus cupides, car si ce fermier n’est pas bon, il n’aura d’autre soin que son propre avantage.

II est donc nécessaire que désormais chaque membre de la société ottomane soit taxé pour une quotité d’impôt, déterminée en raison de sa fortune et de ses facultés, et que rien au delà ne puisse être exigé de lui. II faut aussi que des lois spéciales fixent et limitent les dépenses de nos armées de terre et de mer.

Bien que, comme nous l’avons dit, la défense du pays soit une chose importante, et que ce soit un devoir pour tous les habitants de fournir des soldats à cette fin, il est devenu nécessaire d’établir des lois pour régler les contingents que devra fournir chaque localité, selon les nécessités du moment, et pour réduire à quatre ou cinq ans le temps du service militaire. Car, c’est a la fois faire une chose injuste et porter un coup mortel à l’agriculture et à l’industrie, que de prendre, sans égard à la population respective