Page:Poems and ballads (IA balladspoems00swinrich).pdf/249

This page has been proofread, but needs to be validated.
ODE.
233

Comme aux jours divins la mère des dieux,
Reine au sein fécond, au corps radieux,
Tu surgis au bord de la tombe amère;
Tu nous apparais, ô Mort, vierge et mère,
Effroi des humains,
Le divin laurier sur la tête altière
Et la lyre aux mains.

Nous reconnaissons, courbés vers la terre,
Que c'est la splendeur de ta face austère
Qui dore la nuit de nos longs malheurs;
Que la vie ailée aux mille couleurs,
Dont tu n'es que l'âme,
Refait par tes mains les prés et les fleurs,
La rose et la femme.

Lune constante! astre ami des douleurs
Qui luis à travers la brume des pleurs!
Quelle flamme au fond de ta clarté molle