Dernlers travaux alUmands sur la legende du saint Graal. xiii
les recits romantiques du moyen age, de meme que ceux de I'antiquite classique et de I'Orient, fourmillent de themes de contes populaires, il ne m'est jamais venu a I'esprit que Ton pouvait me chicaner sur I'emploi de ces derniers comme ele- ments de comparaison. Qu'il faille y mettre de la critique, beaucoup de critique, plus de critique peut-etre que dans n'im- porte quel autre genre de recherches historiques, j'en con- viens et j'ai toujours essaye de m"en souvenir. Mais quant au principe, M. Zimmer ne pent le contester que parce qu'il ignore I'a b c de ces etudes, et M. Golther ne pent pas le con- tester sans se mettre en contradiction ouverte avec lui-meme. Du reste, M. Golther precise; c'est heureux pour moi, carcela me permet de montrer bien clairement de quel cote est la verite. En effet, d'apres M. Golther (Z. v. L. 425), j'ai le tort de me servir de « nur ganz junge Volkssagen und Marchen, welche zum Theil halbhterarischer Entstehung und fremden Ursprunges fiir die Zeit der Artusgedichte iiberhaupt gar nicht in Betracht kommen konnen ». Voyons:
Ainsi que je I'ai deja dit ^, j'ai cru demeler deux themes de contes populaires dans le roman inacheve de Chrestien. L'un de ces themes est celui dont j'ai deja fait mention sous le nom d'« Aryan Expulsion and Return formula ». II correspond au recit des « enfances » de Perceval. Je I'ai deja dit, ce theme a ete incorpore dans la legende heroique de Finn au plus tard a la fin du x^ siecle, puisque, profondement altere, il figure sous une forme pseudo-historique dans un ms. de la fin du xi^ siecle copie sur un autre ms. du commencement de ce siecle. Ce theme figure aussi dans la legende heroique de Cu- chulain, c'est-a-dire qu'il remonte certainement au viii^ siecle. M. Zimmer le constate lui-meme (supra p. 185), mais il oublie de dire que cette constatation est de moi et que je I'ai faite il y a neuf ans.
Presque partout ou se retrouve ce theme, il est etroitement lie a un autre dont le sujet est le combat du heros contre des monstres et la delivrance par lui de I'heroine exposee a un grand peril, Ainsi Persee tue le monstre et delivre Andro-
I . Supra p. 184.
