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une machine cerebrale : c'est un homme tantot bien portant, tantot malade, parfois tres occupe par les necessites materielles de la vie, parfois plus occupe encore par les conventions mondaines, et enfin attele lui-meme, pour des jours, des semaines ou des mois, k quel- que charrue avec laquelle il espere labourer une parcelle du champ scientifique afin d'y semer ensuite, et d'y faire lever, une moisson qu'il espere, sinon toujours grandiose, du moins utile. Dans ces conditions, les gros livres de theorie font peur, alors que les gros livres d'observations inedites ravissent d'enthousiasme. Si done les gros livres de theorie traitent de sujets incomplete- ment familiers, et que par suite la lecture ou I'utilisation en soit laborieuse, le lecteur sera porte, par une transposition psycho- logique courante, a accuser I'auteur de n'avoir pas su s'expliquer. II me semble que dans aucune autre discipline scientifique, les efforts du debutant ne sont aussi penibles qu'en ethnographie et en folklore. Meme nos manuels, meme nos traites theoriques supposent deja une masse enorme de connaissances prealables.

De plus, la complexite des fails ethnographiques, religieux ou folkloriques, comme d'ailleurs de tous les faits sociaux, rendra toujours difficile la lecture suivie de tout ouvrage a caractere synthetique comme Test le Golden Bough, puisque les documents y sont utilises et classes afin de determiner ce qu'on pent appeler des categories mentales et culturelles. Mais un lecteur intelligent ne confondra pas la difficulte du sujet et une maladresse possible de I'auteur.

De bien des c6t^s on a fait au plan de M. Frazer des objections de principe assez graves. Comme le Golden Bough est en somnie representatif d'un procede particulier d'exposition, on me per- mettra d'insister davantage dans la presente analyse sur cet aspect methodologique, plutot que de prendre un a un les raisonnements de detail de M. Frazer et de les soumettre a une critique qui d'ailleurs exigerait la production des documents et qui se trouve toujours mieux a sa place dans un livre. M. Frazer prend un theme X, qu'il decompose en ses elements A, B, C, D, etc. Puis, il soumet a I'analyse chacun de ces elements et pour les interpreter il recherche le plus possible de paralleles typiques a, a, a", a", a"" ; puis ai, ai', ai", ai'", etc. Ensuite il passe a B et etudie l>, b' , b", b'", b"", puis bi, bi', bi" et ainsi de suite presque