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LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
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—Je pense
Aux roses que je semai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.

Proscrit, regarde les tombes;
Mai, qui rit aux cieux si beaux,
Sous les baisers des colombes
Fait palpiter les tombeaux.

—Je pense
Aux yeux chers que je fermai.
Le mois de mai sans la France.
Ce n'est pas le mois de mai.

Proscrit, regarde les branches,
Les branches où sont les nids;
Mai les remplit d'ailes blanches
Et de soupirs infinis.

—Je pense
Aux nids charmants où j'aimai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.

Mai 1854.

In October of the same year—the second year of his long exile—a loftier note of no less heavenly melody was sounded by the lyric poet who alone of all his nation has taken his place beside Coleridge and Shelley. The word 'passant,' as addressed by the soul to the body, is perhaps the very finest expression of his fervent faith in immortality to be found in all the work of Victor Hugo.

Il est un peu tard pour faire la belle,
Reine marguerite; aux champs défleuris
Bientôt vont souffler le givre et la grêle.
—Passant, l'hiver vient, et je lui souris.